Catégorie : Communiqué de Presse

  • Le Syndicat National des Médecins Rhumatologues (SNMR) interpelle Agnès Buzyn

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    2019–Comme chaque année, il fallait s’y attendre, les Rhumatologues font à nouveau face à la pénurie du corticoïde injectable le plus utilisé quotidiennementpour soulager durablement leurs patients : le DIPROSTENE®. Le Syndicat National des Médecins Rhumatologues (SNMR) en appelle à la Ministre de la santé pour remédier à l’urgence de cette récurrente et suspicieuse situation.

    La course aux corticoïdes injectables

    Le DIPROSTENE® est un corticoïde injectable utilisé quotidiennement par les rhumatologues afin de soulager les patients souffrant de douleurs courantes: pathologies tendiniteuses, articulaires inflammatoires et mécanique. Lorsque l’on sait qu’un français sur deux souffre de douleurs articulaires (source: INSERM, 2016), on peut se rendre compte de l’urgence de la situation.A ce jour, ni les pouvoirs publics ni le laboratoire MSD, qui fabrique et commercialise ce médicament injectable, ne se sont prononcés sur les raisons de cette pénurie. Néanmoins, ce dernier annonce de façon informelle, qu’éventuellement, la reprise de la situation «pourrait» reprendre aux alentours du 20 mai…

    En attendant, cette nouvelle pénurie est synonyme de substitution du DIPROSTENE® par d’autres produits moins adaptés, plus coûteux et parfois même, moins efficace. Une conséquence, connue d’avance du fait des expériences précédentes, sera une rupture de stock de ces autres corticoïdes injectables qui vont être utilisés au-delà des quantités habituelles pour pallier l’absence du DIPROSTENE®. C’est donc une véritable course qui s’engage sur les stocks disponibles des corticoïdes injectables nous ramenant presque au temps du rationnement. Plus inquiétant encore, ces ruptures de stock entrainent bien souvent la disparition totale du produit (exemple de l’ALTIM®en 2017). Le service médical rendu à la population se retrouve de ce fait détérioré et des milliers de médecins se retrouvent dans l’impossibilité de remplir sereinement leur mission auprès de leurs patients, toujours plus nombreux.

    Situation accidentelle ou imprévoyance coupable?

    2009, 2010, 2012, 2013, 2018 et maintenant 2019, ces pénuries récurrentes ont régulièrement été dénoncées par les médecins par la voix des syndicats et des Sociétés Savantes mais la récurrence de ces problèmes démontre qu’aucune mesure n’a été prise pour sécuriser la production de ces médicaments indispensables, de sorte que ce problème de santé publique se pérennise.Ces ruptures de stock à répétition encouragent à se poser des questions sur les réelles causes. En effet, le SNMR souligne qu’il est très curieux que ce soit toujours les molécules les moins coûteuses qui disparaissent ou viennent à manquer alors que les biomédicaments commercialisés (y compris par ce même laboratoire), ne rencontrent jamais ce genre d’embarras. Il est grand temps de mettre les autorités de santé devant leurs responsabilités afin de remédier à l’urgence de la situation, que le syndicat ne considère plus comme accidentelle mais comme étant le fait d’une imprévoyance coupable.

    Appel lancé auprès de Madame le ministre de la santé

    Face à l’urgence de cette situation, le Président du Syndicat National des Médecins Rhumatologues, le Dr Christian Augareils, en appelle à l’arbitrage du Ministère des Solidarités de la Santé par l’intermédiaire d’une lettre envoyée en ce début de semaine à Madame le Ministre, Agnès Buzyn.

    Il est demandé au ministre, une rencontre en présence des responsables du laboratoire MSD et des institutionnels concernés (Caisse Nationale d’Assurance Maladie, DGOS, agence du médicament etc.). Lors de cette rencontre, il ne s’agira pas de déterminer un coupable mais plutôt de trouver des solutions viables et pérennes pour sécuriser la production de ces médicaments, alerter les patients et rendre à nouveau possible le travail des rhumatologues dans de bonnes conditions.

    Le Dr Augareils annonce dès à présent que «Le SNMR se battra pour que ce genre d’accident ne se produise plus en incitant du mieux que nous pourrons, à ce qu’enfin, des mesures soient prises pour sécuriser la production de ces médicaments évitant que ce problème de santé publique ne se pérennise».

  • Logo de mise en garde sur les conditionnements de médicaments : la fausse bonne idée des autorités de santé

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    Vous avez pu voir apparaître un logo mettant en garde les patientes enceintes vis-à-vis de l’utilisation de différents produits en rhumatologie (anti TNF, corticoïdes injectables notamment).

    Il s’avère que cet avertissement a été mis en place sans concertation avec les autorités compétentes, y compris le CRAT (centre de référence sur les agents tératogènes) qui a interpellé le ministère sur l’effet contre-productif de ce logo « parapluie » pour l’industrie pharmaceutique et l’agence nationale de sécurité du médicament.

    Les structures représentatives de la rhumatologie n’ayant à aucun moment été consultées à ce sujet, s’élèvent vivement contre cet avertissement tout à fait disproportionné par rapport au risque des produits concernés, avec le risque d’une possible interruption d’un traitement indispensable ou l’impossibilité de réalisation d’infiltrations dans des situations où le bénéfice est très nettement supérieur au risque (par exemple canal carpien durant la grossesse).

    Le Collège Français des Médecins Rhumatologues, la Société Française de Rhumatologie et le Syndicat National des Médecins Rhumatologues demandent donc que ces logos anxiogènes et inadaptés soient retirés au plus vite des produits n’ayant aucun effet fœtotoxique ou tératogène démontré pour ne pas aboutir à des situations pénalisantes avec perte de chance pour les patients et ingérables pour le médecin.

     

    Lien vers le courrier du CRAT 

     

     

  • 01/12/2017 : Déremboursement des acides hyaluroniques dans l’arthrose du genou (gonarthrose)

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    1er décembre 2017 : Déremboursement des acides hyaluroniques dans l’arthrose du genou (gonarthrose)

     

    L’acide hyaluronique est un composant essentiel du liquide articulaire, formant un film à la surface du cartilage, participant à sa protection et à sa lubrification. Dans l’arthrose, sa concentration et sa qualité sont diminuées.

    Injecter de l’acide hyaluronique dans l’articulation stimule la production locale et améliore la qualité du liquide synovial. L’effet est souvent retardé, se manifestant quelques semaines après les injections, avec une action antalgique et anti-inflammatoire. Dans 70 % des cas d’arthroses du genou traitées, on observe une amélioration des douleurs et de la fonction pour une période en moyenne  d’un an. C’est le traitement médical de l’arthrose qui a été le plus étudié par de nombreux essais très largement utilisé dans le monde entier dans la gonarthrose et il est très bien toléré.

    L’injection n’est pas plus douloureuse qu’une prise de sang quand elle est pratiquée par un médecin spécialiste expérimenté comme l’est un rhumatologue. Il peut y avoir de rares réactions inflammatoires, transitoires qui ne compromettent pas l’effet du traitement. Les contre-indications sont peu nombreuses, essentiellement une infection évolutive ou un mauvais état de la peau du genou injecté. L’objectif est de réduire la douleur et de permettre de reprendre une activité physique raisonnable, réduisant de ce fait la consommation d’anti-douleurs ou d’anti-inflammatoires. Il n’est pas le seul traitement de la gonarthrose et ne convient pas à tous les stades de la maladie. Ce traitement qui ne constituait pas une dépense majeure pour l’assurance maladie (moins de10 euros/mois/patient) semble par ailleurs réduire et retarder la mise en place de prothèses du genou.

    Malgré un combat de longue durée menée avec détermination par les experts des structures représentatives de la rhumatologie avec des arguments scientifiques récents, largement favorables à ces traitements, et sur la base d’une étude ancienne au résultat contestable, les autorités de santé ont décidé au 1er décembre 2017 de dérembourser tous les acides hyaluroniques injectables utilisés dans d’arthrose du genou. Cela induit non seulement l’absence de remboursement du médicament mais aussi celui de l’acte d’injection. Les considérations économiques à court terme ont donc prévalu sur l’intérêt des patients en déremboursant des produits dont les effets bénéficiaient aux nombreux patients arthrosiques avec une tolérance bien meilleure que les anti-inflammatoires et certains antalgiques.

    Le Syndicat National des Médecins Rhumatologues, la Société Française de Rhumatologie, l’Association Française de Lutte contre les Affections Rhumatismales s’insurgent devant une décision politique conduisant à une médecine à deux vitesses, avec de nombreux patients qui devront renoncer à leurs traitements pour des raisons purement économiques.

    L’arthrose du genou, problèmes de santé publique, source de handicap et de perte d’autonomie n’est donc pas considérée aujourd’hui comme une priorité pour nos décideurs en santé.

     

  • Déremboursement de tous les acides hyaluroniques dans le traitement de la gonarthrose

    Par son jugement du 17/11/2017 le conseil d’état a acté le déremboursement de tous les acides hyaluroniques dans le traitement de la gonarthrose à partir du 1er décembre 2017.

    Ceci est donc l’épilogue d’un dossier chaotique, où la volonté politique a primé sur la rigueur scientifique.

    Le Syndicat National des Médecins Rhumatologues s’est considérablement investis dans ce dossier depuis 5 ans, pour éviter d’en arriver à une situation où une médecine à deux vitesses est institutionnalisée par le ministère de la santé.

    De fait à partir du 1er décembre 2017 toutes nos prescriptions ainsi que les actes pratiqués avec injections des produits qui sont déremboursés ne seront plus pris en charge.

    Nous continuerons néanmoins à nous battre aux côtés de l’Association Française de Lutte contre les Affections Rhumatismales (AFLAR) et de la ‍Société Française de ‍Rhumatologie afin que le service médical rendu soit réévalué, qu’à défaut d’une prise en charge par les organismes d’assurance-maladie obligatoire une discussion soit entamée auprès des mutuelles et assurances‍, que les industriels concernés développent des alternatives ainsi que des études pour permettre à nouveau que le dossier soit étudié dans de bonnes conditions.

    Nous avons mis plusieurs fois en garde les autorités de santé sur les risques inhérents au déremboursement de ces traitements (surprescription de thérapeutiques médicamenteuses beaucoup plus iatrogènes, de séances de rééducation onéreuses, et augmentation ‍prévisible dans les 3 ans de la mise en place de prothèses totales‍‍ au coût et à la morbidité considérables).

    Nous prenons malheureusement ‍néanmoins acte de cette décision politico-judiciaire plus que scientifique et faisons part du mécontentement de la communauté rhumatologique qui verra son activité impactée par une limitation de l’accès aux soins en fonction des possibilités financières des patients.

    Nous persistons à penser, comme nous n’avons cessé de le dire depuis 4 ans que ce déremboursement est médicalement non approprié, médico-économiquement absurde et contre-productif, et socialement injuste.‍

     

    Dr Eric SENBEL,
    Président du Syndicat National des Médecins Rhumatologues

  • Déremboursement du Hyalgan dans le traitement de la gonarthrose : les raisons jugées irrecevables pour le Syndicat

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    L’annonce de déremboursement du Hyalgan, acide hyaluronique utilisé dans le traitement de la gonarthrose, est tombée. La solution viscoélastique sera déremboursée à partir du 1er décembre 2017 (voir parution au JO du 12 octobre). La décision laisse place à l’incompréhension chez les rhumatologues qui redoutent les conséquences de ce nouveau déremboursement pour leurs patients arthrosiques.

    Le Ministère des Solidarités et de la Santé pointe un « manque d’efficacité » des acides hyaluroniques dans le traitement de la gonarthrose qui, rappelons-le, touche des millions de patients en France. La décision de déremboursement invoque, entre autres, que les données cliniques d’efficacité disponibles sont insuffisantes pour établir une efficacité réelle du médicament concerné, contrairement à la décision de la Haute Autorité de Santé qui accorde un service médical rendu faible, mais non insuffisant au Hyalgan, ce qui en général permet de conserver un remboursement à 15 %. La raison principale est en fait d’aligner le Hyalgan, médicament, sur les dispositifs d’acide hyaluronique injectables déjà déremboursés.

    De nombreuses initiatives ont été menées pour contrer cette décision de déremboursement de toute la classe des acides hyaluroniques injectables dans l’arthrose du genou :

    – la pétition « Stop-arthrose » menée par l’AFLAR qui a collecté plus de 400 000 signatures,

    – la lettre ouverte envoyée à Mme Agnès Buzyn le 8 juin dernier dans laquelle le SNMR demandait une « remise à plat » du dossier avec une analyse actualisée des données épidémiologiques et de la littérature,

    – la lettre ouverte au Président de la République parue dans Le Monde du 9 septembre 2017.

    Cette décision de déremboursement implique, et même conseille selon les termes de l’arrêté, le recours à des traitements plus iatrogènes et moins efficaces comme les Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens (AINS), les antalgiques, ou encore le recours plus tôt à la prothèse totale, ce qui entrainera une augmentation sans précédent du nombre de prothèses posées.

    De plus, une étude publiée dans Annals of Internal Medicine démontre que l’effet-taille sur la douleur des injections d’acide hyaluronique est supérieur à celui des AINS, alors que ces derniers sont plus dangereux pour l’estomac et peuvent déclencher une insuffisance rénale chez le sujet âgé ou des complications cardiovasculaires. La balance bénéfice/risque est donc largement favorable aux injections d’acide hyaluronique par rapport aux anti-inflammatoires.

    Il semblerait que le ministère s’appuie sur deux recommandations relatives à la prise en charge de l’arthrose (les guidelines de traitement du National Institute for Health and Care Excellence [NICE] à destination des praticiens britanniques et de la société américaine de chirurgie orthopédique [AAOS]) qui sont très discutées. Cette dernière société, dont le conflit d’intérêt est évident au vu du coût d’une prothèse de genou aux USA, a d’ailleurs modulé ses recommandations sur son site.  On peut ainsi noter qu’aux États-Unis, le recours à la prothèse de genou est 2,2 fois plus fréquent qu’en France. L’incompréhension continue sur le plan médico-économique lorsqu’il est question du coût que va engendrer la pose de prothèses de genou (11 000 € par intervention quand tout se passe bien) face à l’utilisation des acides hyaluroniques, susceptible de retarder voire d’éviter cette pose.

    Le SNMR se mobilise face à cette nouvelle annonce de déremboursement du Hyalgan, qu’il juge irrecevable face aux raisons invoquées par le Ministère des Solidarités et de la Santé. Il s’agit d’une décision purement politique pour des économies à court terme, qui ne tient pas compte de l’avis de la Haute Autorité de Santé ni de la littérature récente, ayant conduit à un simulacre de consultation alors que la décision était déjà prise dès la mise en route de ces évaluations. À terme, le déremboursement de tous les acides hyaluroniques injectables dans la gonarthrose aura des conséquences irréversibles pour les millions de patients qui en souffrent, en plus d’un important surcout pour l’Assurance Maladie, qui balaiera les économies supposées à court terme.

    Dr Eric SENBEL,
    Président du Syndicat National des Médecins Rhumatologues

  • Le SNMR approche Agnès Buzyn, nouvelle ministre de la santé concernant les dossiers prioritaires des rhumatologues

    Le Syndicat National des Médecins Rhumatologues qui assure la défense des intérêts professionnels de tous les rhumatologues a sollicité Agnès Buzyn, nouvelle Ministre des Solidarités et de la Santé, pour lui faire part des dossiers prioritaires concernant l’exercice de la rhumatologie tels que :

    • le déremboursement des AH,
    • la levée de la PIH,
    • le statut des ostéopathes.

     

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  • Lettre ouverte à Madame Marisol TOURAINE : Déremboursement des dispositifs d’acides hyaluronique

    Lettre ouverte à Madame Marisol TOURAINE : Déremboursement des dispositifs d’acides hyaluronique

    Les raisons de la colère :
    Les patients arthrosiques les plus pauvres subiront-ils une double peine de la part d’une ministre de la Santé « Socialiste » ?

     

    Madame la Ministre,

    Vous venez de signer l’arrêté de déremboursement des dispositifs d’acides hyaluroniques injectables en intra-articulaire dans la gonarthrose, qui prendra effet au premier juin 2017.

    Nous avions le secret espoir que par une connaissance approfondie du dossier, vous ne signeriez pas ce déremboursement, d’autant que vous aviez promis qu’aucun nouveau déremboursement ne surviendrait sous votre ministère. Vous avez d’ailleurs refusé le déremboursement de certains traitements de la maladie d’Alzheimer.

    Il faut croire que les millions de patients arthrosiques ont moins d’intérêt. Vous savez ce que représentent la souffrance et le handicap majeurs que provoque la maladie arthrosique, notamment aux genoux, ainsi que l’importance des soins qu’elle nécessite dans la durée, puisqu’il s’agit d’une maladie chronique d’évolution très longue. C’est un fardeau économique et sociétal considérable qui ne peut que croître avec l’augmentation de l’espérance de vie, la prévalence de l’obésité et la demande justifiée de nos concitoyens de pouvoir vivre autonomes le plus longtemps possible. Il s’agit d’un problème prioritaire de santé publique pour les années à venir.

    Nous vous avons écrit à plusieurs reprises, sans recevoir de réponse. Près de 400 000 patients ont signé une pétition contre ce déremboursement qui suit celui des traitements anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente, déjà première attaque sur cette affection, qui profite aujourd’hui aux vendeurs de produits « miracles ». Jamais une pétition n’a rassemblé autant de patients, c’est dire leur inquiétude quant à leur avenir fonctionnel.

    Nous avons personnellement insisté auprès de la CNEDIMTS et de la HAS sur les nombreux arguments scientifiques qui justifiaient le maintien d’un remboursement pour un traitement dont l’effet est certes modéré, mais bien réel et qui reste, n’en déplaise à ses détracteurs, celui qui offre le meilleur rapport bénéfice-risque dans cette maladie. Il est meilleur que celui des antalgiques, notamment opioïdes (responsables de malaises et de chutes en particulier chez les personnes âgées) et des anti-inflammatoires, causes d’effets indésirables gastro-intestinaux, cardio-vasculaires et rénaux fréquents et souvent graves. Dérembourser les acides hyaluroniques injectables ne peut que conduire à une augmentation notable de la consommation de ces traitements plus dangereux par les patients en recherche d’une diminution de leurs douleurs. Nous n’avons pas été entendus, ce qui nous laisse songeur sur les réelles motivations de ce déremboursement.

    La première CNEDIMTS qui a statué sur le maintien ou non du remboursement de ces dispositifs avait été marquée par un conflit d’intérêt concernant son président, révélé par le Canard Enchaîné. On a changé le président, mais pas le vice-président, ni le reste de la commission qui ne pouvait donc se déjuger. La dernière audition s’est faite devant une nouvelle commission qui n’avait pas étudié le dossier et n’a pas voulu tenir compte des nouveaux arguments apportés par les différents experts, plusieurs publications récentes ayant souligné l’efficacité et la bonne tolérance de ce traitement par rapport aux autres utilisés dans l’arthrose du genou. Il faut d’ailleurs souligner que ces injections ont un coût mineur pour l’assurance maladie (120 Euro par an, soit 10 Euro par mois), et qu’elles génèrent des économies en évitant des traitements plus couteux ou plus dangereux, notamment la chirurgie prothétique onéreuse, aux résultats intéressants quoique parfois insuffisants et aux risques connus (infections, accidents vasculaires peropératoires) dont ceux de reprises chirurgicales à répétition.

    Nous avons insisté sur le fait que le nombre de prothèses totales de genou est moitié moindre en France qu’aux USA, en Australie ou dans d’autres pays européens comparables (Allemagne, Norvège, Royaume Uni), parce que l’arthrose est bien prise en charge en amont par les médecins généralistes et spécialistes. Cet argument n’a pas laissé insensible la CNAMTS, consciente des économies financières et de consommation de soins ainsi réalisées.

    Devant tant d’acharnement vis-à-vis des patients arthrosiques, nous devons nous interroger. A qui cela va profiter puisqu’il n’y aura pas de réelle économie sur le budget de l’Assurance Maladie, au contraire ? Aux mutuelles qui vont se faire un malin plaisir de proposer des forfaits « Arthrose », comme ils proposent des remboursements d’ostéopathie, bien que les ostéopathes non médecins, non kinésithérapeutes ne soient pas des professions de santé ?

    Aux fonds de pension qui possèdent de nombreuses cliniques chirurgicales et qui vont pouvoir enfin rattraper le retard de la France en nombre de prothèses totales de genou ? Aux fabricants de prothèses qui doivent déjà se frotter les mains ?

    Aux laboratoires étrangers qui n’avaient pas le remboursement en France pour leurs acides hyaluroniques et qui vont pouvoir investir le marché français, déjà à l’origine du conflit d’intérêt de la CNEDIMTS ?

    Il y a forcément un intérêt quelque part, car les données scientifiques que nous tenons à votre disposition sont incontestables. Bien des dispositifs sont pris en charge avec infiniment moins d’études.

    Oui, Madame la Ministre, nous sommes en colère, car outre la diminution des possibilités de traiter les patients arthrosiques, nous savons que ceux qui vont pâtir le plus de ce déremboursement sont les patients pauvres, aux plus faibles ressources, se trouvant parmi les plus de 9 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté dans notre pays. C’est une double peine : malade et dans l’incapacité d’accéder à des soins par manque de moyens financiers. Quelle injustice de la part d’un gouvernement de gauche !

    Madame la Ministre, vous ne laisserez pas un bon souvenir, certes aux médecins que vous n’aimez pas, mais surtout à nos patients qui savent compter et voient chaque jour augmenter leur reste à charge, contrairement à vos discours.

    Madame la Ministre, nous vous le demandons formellement, avec des centaines de milliers de patients signataires de la lettre de l’AFLAR, annulez cette décision de dérembourser les injections d’acide hyaluronique dans l’arthrose du genou.

    Veuillez agréer, Madame la Ministre, l’expression de nos sentiments attristés devant le manque de clairvoyance et d’humanité entachant la décision publiée le 28 mars.

     

    Drs Hervé BARD, Emmanuel MAHEU, Pierre MONOD
    Membres du Collège Français des Médecins Rhumatologues, de la Société Française de Rhumatologie et du Conseil d’Administration du Syndicat National des Médecins Rhumatologues

    Dr Laurent GRANGE, Rhumatologue, président de l’AFLAR (Association de patients)

     

     

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  • La douleur des patients face à la pénurie des corticoïdes

    La douleur des patients face à la pénurie des corticoïdes

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    L’injection locale de corticoïdes (infiltration) est une pratique quotidienne pour les médecins rhumatologues dans le traitement de leurs patients. Or, nous connaissons actuellement une pénurie de ces corticoïdes en raison de l’arrêt de production du produit le plus utilisé en France. Le Syndicat National des Médecins Rhumatologues (SNMR)  déplore  les conséquences de la rupture de stock et d’approvisionnement des produits (Hydrocortancyl®, Diprostène® et Altim®) et a décidé de mettre les autorités de santé devant leurs responsabilités.

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    Pour les patients souffrant de maladies qui touchent à l’appareil locomoteur, c’est-à-dire les os, les articulations, les muscles et les tendons, la pénurie des corticoïdes utilisés en infiltration pour réduire la douleur est un réel problème. Lorsque l’on sait qu’un français sur deux souffre de douleurs articulaires (source : INSERM, 2016), et que ces produits sont utilisés quotidiennement par les médecins rhumatologues pour soulager leurs patients, on se rend compte de l’urgence à agir.

    Cette pénurie survient suite à l’arrêt de la fabrication (dû à des problèmes industriels) de l’Altim®. Selon les informations du Syndicat National des Médecins Rhumatologues (SNMR) : il est fortement probable que la fabrication ne reprenne son cours que dans un, voir deux ans dans le meilleur des cas. Il ne s’agit pas là d’un premier épisode de rupture d’approvisionnement puisqu’en 2010 les rhumatologues avaient déjà subit ce problème. Cependant c’est la première fois que la pénurie atteint une telle ampleur sur l’ensemble du pays.

    Cette situation est fortement dommageable pour les patients comme les médecins, dans la mesure où, comme le précise le Dr Eric Senbel, rhumatologue à Marseille et président du SNMR, « Ces produits très peu coûteux sont souvent irremplaçables, avec un excellent profil d’efficacité et de sécurité. Actuellement nous sommes réduits à l’utilisation d’alternatives thérapeutiques moins efficaces, parfois plus risquées, toujours plus coûteuses. Nous sommes parfois obligés de revoir les patients à distance de la consultation qui aurait pu faire l’objet de l’infiltration, ce qui augmente encore nos délais de rendez-vous et laisse les patients souffrir plus longtemps. »

    Pour lutter contre cette pénurie, Le SNMR mène des actions dans le but d’être reçu au Ministère de la Santé et à la Haute Autorité de Santé afin de discuter concrètement pour trouver des solutions à ce que le président du SNMR qualifie de « crise sanitaire ». Dans les alternatives proposées on retrouve : l’augmentation de la fabrication des produits non soumis à l’interruption de production ou encore, la requalification de l’Autorisation de Mise sur le Marché de certains produits comme l’hydrocortancyl suspension ou la Dexaméthasone® injectable qui, actuellement en France, ne peuvent être utilisés dans les injections intrarachidiennes (contrairement aux pays anglo-saxons), après bien évidemment autorisation des autorités de santé.

    En parallèle, un travail d’expert a été mis en place à l’initiative de SANOFI, le laboratoire fabricant l’Altim® pour étudier des alternatives face à l’arrêt de fabrication de leur produit.

    Face à cette urgence, le SNMR se mobilise pour alerter les patients et rendre à nouveau possible le travail des rhumatologues dans de bonnes conditions.

    Dr Eric SENBEL, président du Syndicat National des Médecins Rhumatologues

  • Déremboursement des acides hyaluroniques : une mesure inique pour les patients arthrosiques

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    L’Association Française de lutte Anti Rhumatismale (AFLAR) association de patients, le Conseil National Professionnel de Rhumatologie et la Société Française de Rhumatologie s’inquiètent d’une éventuelle décision prochaine que pourrait prendre Madame la Ministre de la Santé de radier de la liste des spécialités remboursables les acides hyaluroniques injectables dans l’arthrose du genou.

    Pour justifier cette éventuelle décision, les autorités sanitaires se sont appuyées sur une littérature qui fait désormais controverse. Les études les plus récentes publiées dans les plus grandes revues internationales considèrent désormais ce traitement comme le plus efficace de tous ceux aujourd’hui utilisés pour traiter l’arthrose du genou. De plus, les données de la vraie vie confirment l’utilité de cette thérapeutique.

    Nous souhaitons, patients arthrosiques et professionnels, témoigner de la réprobation que cette menace suscite. La pétition initiée par l’AFLAR dépasse aujourd’hui les 200 000 signatures.

    Il nous semble important de souligner deux points :

    1- l’injustice d’un déremboursement réservant ce traitement à ceux qui en auront les moyens.

    2- les risques d’un report des prescriptions vers des traitements plus dangereux, plus coûteux pour l’assurance maladie et moins efficaces. Les rhumatologues veulent pouvoir continuer à proposer cette thérapeutique bien tolérée à tous les patients qui relèvent de son indication quels que soient leurs moyens.

    L’arthrose est source de douleurs, de handicap, d’une perte d’autonomie et augmente la mortalité cardiovasculaire du fait de la sédentarité qu’elle entraine, en particulier chez les personnes âgées. Elle ne doit pas devenir « une maladie orpheline » sans autres recours que de prescrire des anti-inflammatoires et des opioïdes aux effets secondaires graves ou d’implanter des prothèses coûteuses avec le risque d’une augmentation au recours à ces prothèses.

    Nous sommes certains que cette décision entrainerait pour les patients arthrosiques une réduction à l’accès à des soins utiles et non dangereux pour nombre de citoyens français souvent âgés et aggraverait, du fait des transferts de soins, les coûts financiers pour la Sécurité Sociale à moyen terme.

    Nous demandons à Madame la Ministre de la Santé de ne pas prendre cette décision qui remettrait en cause l’accès aux soins de qualité des patients arthrosiques, en particulier ceux à revenus modestes.

     

    Docteur Pierre MONOD
    Président du Conseil National Professionnel de Rhumatologie
    06.85.03.33.95 – pierre.monod@wanadoo.fr

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  • Savez-vous bien coter votre activité de consultation ? Découvrez le guide sur la cotation pour vous accompagner

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    Plus de 50% des actes en rhumatologie se font en CCAM (le restant étant bien sûr des consultations cotées CS ou C2), ce qui nous classe dans les spécialités médico-techniques. L’emploi de cette CCAM est parfois complexe ce qui peut être source de sous-évaluation et de contentieux. C’est la raison pour laquelle votre syndicat, le SNMR a souhaité pour la troisième fois mettre à disposition des rhumatologues un véritable guide que nous espérons pratique pour optimiser vos cotations et valoriser votre pratique tout en respectant les règles.

    Cette nouvelle version 2016 plus complète disponible en ligne avec une lecture optimisée sur écran et tablette mais aussi téléchargeable en pdf est actualisable en temps réel, ce qui nous permet d’être réactif en cas de changements. En effet, nous sommes en phase de préparation d’une nouvelle convention qui, nous l’espérons, verra tout ou partie de nos revendications avalisées par les organismes d’assurance maladie.

    Vous y trouverez, outre les règles classiques de cotation de votre activité clinique et technique avec des exemples didactiques indispensables, de nouveaux chapitres (secteurs d’activité, TVA) et surtout la mise à jour des tarifs en vigueur à la parution du livret, avec les remboursements selon votre secteur d’activité.

    Pour accéder à l’ouvrage, rendez-vous sur le site snmr.org/ccam,
    rubrique « Vie Professionnelle > CCAM. L’accès au contenu est réservé aux adhérents, vous devez être connecté à votre compte pour le découvrir.

    De plus, nous avons mis à votre disposition un moteur de recherche en ligne performant pour retrouver tous les actes du guide par la simple saisie de mot-clé ou code acte.

    Par ailleurs, nous sommes toujours à votre disposition pour les situations complexes que vous ne trouveriez pas dans cet ouvrage ou pour vous soutenir en cas de contentieux et sanctions de la part des caisses. Ecrivez-nous sur contact@snmr.org.

    La réalisation de cet ouvrage a été possible grâce au dynamisme de votre syndicat indépendamment de tout soutien institutionnel. Il est réservé aux membres du SNMR qui a plus que jamais besoin de votre adhésion pour continuer ce travail coûteux et chronophage et vous offrir un bel outil efficace, performant et toujours mis à jour dont vous ferez certainement un usage régulier.